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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 10:14
Nu d'après Matisse

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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 10:12
La cuisinière  d'après Gérard Liebenguth

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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 10:09
Callypige d'après Gérard Liebenguth

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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 23:35
Village (collage de papiers peints d'après Gustave De Smet)
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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 23:32
Groenland (collage de papiers peints)
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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 19:16
Le cri de Munch en collage papiers peints
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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 21:49

Article 7 Dimanche « Grain de sable »  (19/08/18)Livre liégeois 

Les randonneurs en Mauritanie 

Charles Ledent

 

Depuis quelques années, le Liégeois Jean Larbanois nous ravit avec des romans très personnels, au ton décalé. Nous vous avons parlé, déjà, de « Fantasmes et gorille » et de « La camisole ne fait pas le fou ».

Cette fois, il nous propose un nouveau roman baptisé « Grain de sable dans la méharée ».

Une méharée, c’est une randonnée dans le désert, accompagné de dromadaires.

Et si Jean Larbanois a choisi ce thème pour son livre, c’est parce qu’il a eu l’occasion de participer lui-même à une telle expédition.

Dans le cadre de son travail, il a en effet eu l’occasion d’emmener dans le désert mauritanien, pour une méharée, une douzaine de personnes émargeant au CPAS.

À l’époque, le voyage n’avait pas été exempt d’incidents. Ce sont eux qui lui ont donné l’idée d’en faire un roman, en créant le personnage de Michel Meunier, qui est aussi le narrateur.

C’est donc un vrai roman que Jean Larbanois propose à ses lecteurs, mais avec une documentation fouillée sur le déroulement d’une méharée, et avec, également, un vrai suspense, créé par la disparition de l’une des participantes au voyage...

Dans le livre, le lecteur découvrira une extraordinaire galerie de portraits, de vrais personnages réunis par le hasard dans une nature pas toujours accueillante.

Il y verra aussi se nouer des relations de sympathie, voire d’amitié, mais aussi les inévitables agacements liés à la vie d’un petit groupe confronté à la promiscuité et à des conditions de vie plutôt rudes.

Et puis, enfin, il retrouvera le regard malicieux que porte Jean Larbanois sur ses personnages, la manière qu’il a de les pousser dans leurs derniers retranchements.

« Grain de sable dans la méharée » est disponible sur Amazon au prix de 9,96 euros pour le format papier, et à 2,99 euros pour le format numérique.

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 11:30
Article  presse "La camisole ne fait pas le fou"
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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 10:13


4.
Chez DELTA, je suis reçu par un psychologue barbu au regard bleu introspectif et avenant, réfugié derrière des lunettes rondes à la John Lennon. Il me demande pourquoi j’ai décidé aujourd’hui de franchir ce pas difficile vers la consultation. On fait le tour de mes habitudes, de mes consommations. Il me conseille de noter chaque fois que j’absorbe de l’alcool, le moindre petit verre de bière. Combien de jours, puis-je tenir sans un seul verre ? « Plus d’un jour ? » Je ne m’attendais pas à cette question. Je ne compte pas vraiment, je sais que je peux supporter plusieurs jours même si à l’heure actuelle, je crois bien qu’il ne passe pas un seul jour de complète abstinence. Je ne l’ai pas décidé, c’est tout. Je me situe à un niveau de « consommation sociale » avec les copains, les collègues… « Et quand vous êtes seul ? » me demande le barbu. C’est vrai qu’un spaghetti ne s’imagine pas sans un verre de rouge, une soupe de poissons sans un Sancerre,… Une raclette à l’eau minérale, un couscous avec du Coca, un boulet frites sans une Jupiler, les aberrations culinaires sont sans limites. Il n’y a que pour les omelettes que je ne vois aucun accompagnement alcoolisé, sauf en apéro bien entendu… Comme c’est moi qui décide seul du menu, je concocte mes projections de repas du soir en imaginant directement la boisson accompagnante. Pas de miracle. Il a mis le doigt dessus, le psy. Gentiment, compréhensif mais le verdict est là. Il ne me l’impose pas. Il s’impose tout seul dans le bilan de ma réflexion participative. C’est la première fois que j’examine ma consommation d’alcool avec ces éclairages noirs, mathématiques et irréfutables. Plus moyen de fuir, j’ai vu. Je sais désormais. Oublier que je sais ? Ca je le peux et je sais avec précision comment m’y prendre… « Vous avez pris une sage décision, ce n’est pas encore très grave. Beaucoup de gens fonctionnent comme vous (ouf, je ne suis pas tout seul) mais…, parfois dérapent et vont trop loin… » Je le confirme, dès demain (« Pourquoi pas aujourd’hui tout compte fait ? » glisse le psy dans un sourire d’une bienveillance angélique qui donne l’impression de ne pas vouloir mettre le doigt sur un fonctionnement inadéquat), je m’y mets. J’arrête de boire jusqu’au week-end. Demain, c’est jeudi, j’y arriverai, je le lui garantis. Pause le week-end. La troisième mi-temps au mini-foot samedi, avec les potes ne laisse aucune place à un tel projet d’abstinence. Je n’ose pas l’imaginer. Mais dès lundi, je reprends mon contrat. Je promets. Le psy ne me demande aucune promesse mais ajoute, attentif : « et dimanche ? » « Quoi dimanche ? » Pas besoin d’en dire plus. Il n’a pas envie de savoir ce que je vais boire dimanche. Je laisse planer l’interrogation qui me revient comme un boomerang. Je quitte le bureau et son parfum d’Eau Sauvage, traverse dans l’enfilade, celui de sa collègue qu’il me présente. « Voici Florence Cornélis que vous avez eue au téléphone l’autre jour. C’est elle qui a le mérite de vous avoir amené jusqu’à nous ». Un bonjour très cordial, un peu comme si je faisais désormais partie de la famille. Je n’essaye pas de suite de traduire ce vague sentiment… Plus tard, je me dirai, la famille des poivrots, la famille des alcoolos incurables, la famille des ivrognes invétérés… Je nage entre le dégoût de cette image nauséeuse qui vient se coller à ma peau et le désir d’abandonner tout de suite ce plan thérapeutique foireux qui risque de finir bien avant son terme. Une fois à l’air libre, mes quelques nouveaux engagements s’effritent en partie au fil de mes pas sur le pavé humide du trottoir. Il me reste quelques heures, toute cette soirée, avant d’être demain qui marque le point de départ de mon contrat moral. Je décide de fêter ma nouvelle « résolution » avec la « der », la dernière bière du condamné en quelque sorte, me dis-je avec le peu d’humour qui me reste.

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 09:56

2

 

 

Les signes de faiblesse ne tardèrent pas. Avant de me lancer dans une aventure, j’étais épuisé rien qu’à imaginer le parcours des préliminaires de base. Mes tentatives de mise en couple ne se prolongeaient pas au-delà d’un matin. Une amie attitrée m’aurait garanti une sexualité régulière sans trop d’efforts pour y accéder. Mais comment séduire une fille en promettant une relation sérieuse quand on déconnecte de la réalité un jour sur deux ? J’avais conscience d’exagérer, un peu... Je ne pensais qu’à faire la fête même si elle se terminait mal la plupart du temps.

Les potes estimaient que je dépassais les limites. Ils n’étaient pas cools et menaçaient de me virer du groupe, de trouver un autre guitariste chanteur. Je ne m’appelais pas Jim Morrison ni Lou Reed. Je passais la nuit sur le banc d’un parc sans savoir comment j’y avais atterri. On m’avait piqué mes baskets et j’étais rempli d’ecchymoses à la suite d’une probable bagarre dont je n’avais aucun souvenir. Je ratais le travail et mes rendez-vous, oubliais les répétitions. Délirer à doses mesurées s’est avéré au-dessus de mes forces.

Le médecin me déclara en incapacité professionnelle et me prescrit des tranquillisants plus efficaces que les conseils de prudence dont il m’inonda. J’avais besoin de soins en profondeur et de changements radicaux.

Alice venait d’entrer dans ma vie, à l’occasion d’une soirée chez des amis communs qui avaient planifié leur bonne action en m’invitant pour un anniversaire. Nous sommes repartis ensemble. Les prévisions les plus optimistes permettaient d’envisager quelques heures de survie à cette relation plus qu’improbable. Je n’imaginais pas que cette femme mesurée et paisible s’accroche à moi. Elle devait souffrir de solitude aigüe à moins qu’elle ait été tentée par le défi. L’aide-comptable se sentit pousser une âme d’infirmière ce qui matérialisait un très mauvais calcul dès le départ. Elle vint me rendre visite à l’hôpital, chez les fous. La perverse s’intéressait à la psychiatrie. Les timbrés la passionnaient. N’était-ce pas le monde qui était fou ? Avait-elle coutume d’affirmer pour prendre leur défense. Je ne m’attendais pas à la revoir. Elle signa une décharge et m’adopta comme à la SPA. Ma vie allait pouvoir repartir, dans les bras et sous le contrôle de cette femme lumineuse mais utopiste. Dans l’élan, j’avais accepté sous sédatif, une condition de fidélité sans garantie.

Alice m’en a fait baver avant que j’ose la rupture. Tout l’insupportait. Son intérêt pour les malades mentaux, à mon contact, connut une culbute rapide. Mon passé n’aurait jamais dû exister. J’étais si heureux de pouvoir me confier. En manque total de confiance en elle, elle m’intima de brûler les quelques pauvres traces de mes premiers émois d’ado amoureux. Mon groupe n’était qu’une bande d’alcoolo-toxicos. Ma musique, du bruit pour dégénérés. Mes potes, les dégénérés en question. Ils n’avaient qu’un petit pois à la place du cerveau. Des parasites. Il était hors de question que je les amène encore à la maison ni de partager un repas avec cette bande de tarés irrécupérables. Je rentrais toujours trop tard. Je puais l’alcool, disait-elle sur un ton sans appel. Quand on répète, boire un petit coup détend et amène l’inspiration… Tout le monde le sait. Pas elle. Elle espérait que je retourne à l’atelier, que je devienne l’être responsable qu’elle avait imaginé. Alice aurait dû prendre l’initiative de la rupture depuis longtemps mais elle ne supportait pas de reconnaître une erreur de jugement aussi grossière. Elle avait, à mon sens, surtout besoin de lunettes.

Si nos premières relations sexuelles s’avérèrent plaisantes, elle y avait trouvé un moyen pour me tenir en laisse. La moindre caresse intime dépendait de sa seule volonté. Je n’allais pas la violer, l’obliger ni lui forcer la main… Elle m’assoiffait, me laissait espérer et se rétractait pour des motifs futiles, une vraie garce. Je n’avais pas été très attentionné ce soir et j’osais revendiquer un câlin… ? Les plans fellation et sodomie « même pas en rêve », les orifices concernés n’étant pas programmés pour de telles pratiques déviationnistes. Je redevenais un grand malade, disait-elle. Si elle avait su qu’en HP, certains s’enfoncent les manches des brosses de WC dans le cul… Alice avait été victime des sévices catholiques et ne s’était jamais rétablie. Le sexe à raison d’une fois par quinzaine, quand tout allait bien, c’était peu. « C’était encore trop » raillait-elle. Je complétais les manques sous la douche du matin en embarquant qui je voulais comme un ado en trop plein de testostérone. Elle n’aurait pas supporté de savoir que je prenais du plaisir sans elle.

Quand par miracle elle s’offrait, je pensais bêtement à me refuser. Du vent !  J’étais lâche et me persuadais que n’importe quelle concession valait mieux que l’abstinence totale. Un couple deux jours par mois peut-il tenir la route ?

J’aurais dû quitter Alice bien plus tôt mais je me sentais en convalescence chronique, figé par la peur d’affronter les gens, seul et à jeun. J’aurais pu essayer de me trouver une autre, une occasionnelle, mais elle flairait le moindre émoi ou changement dans mon comportement. Elle questionnait, fouinait. Son efficacité et sa perspicacité m’étonnaient. Parfois, elle savait…avant moi.  Au sujet de la nouvelle libraire du coin de la rue, « ne t’avise pas d’y penser » sous-entendait son regard irritant… Je l’avais seulement trouvée jolie et sympa, avec sa frimousse espiègle en contraste avec une voix grave et profonde. Nous avions échangé quelques mots banals en payant Rock and folk. Pourquoi l’avais-je mentionné, je me le demande… ? Si une croupe charmante passait sur le trottoir d’en face fusait tel un missile sur Gaza un éclair du genre « quoi, elle est mieux que moi celle-là ? ».

Je l’ai pourtant aimée. Elle m’a tiré de l’hôpital et du cirage où je croupissais. Et pourtant, atteint d’amnésie, je mourrais d’envie de lui fourguer l’addition de l’échec de notre histoire sans prendre la moindre responsabilité à mon compte.

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